Les moments de respiration sont rares ces derniers temps, ou peut-être que c’est moi qui suis à bout de souffle, ou ai oublié comment respirer convenablement. Je ne sais pas. Les changements d’emploi du temps pour faire passer les oraux au lieu de faire cours, ou en plus, me perturbent, je ne sais plus quel jour on est. Je suis un être d’habitudes, et être enseignante renforce cet aspect de ma personnalité. Au jardin, le temps semble suspendu. Je laisse mes tracas de côté et je mets mes mains dans la terre. J’aime descendre en fin d’après-midi avec Gustave pour aller arroser les plantations. Il s’exécute avec joie. Cette année le potager donne des radis, peut-être que les haricots vont sortir, ce serait chouette. Je le regarde arroser, je fais un tour du jardin, sens le parfum de chewing-gum des seringats de l’allée, je prends des photos, je cueille des roses, mes roses anglaises. Je suis bien ici, ce n’est ni trop petit ni trop grand. Mon amoureux me manque. Il a trop de ...